Dans ses 110 propositions, François Mitterrand avait promis, en 1981, la création d’un département du Pays basque, qui n’a jamais vu le jour.

Lebranchu s’est cependant montrée très prudente. «Le gouvernement est attentif au débat qui se déroule actuellement pour mieux prendre en compte l’identité basque», s’est contenté d’indiquer le ministère à l’issue de l’entretien. Désireux de pousser son avantage, le sénateur (MoDem) des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Jacques Lasserre, qui conduisait la délégation, a déclaré avoir senti chez la ministre «une sensibilité régionaliste forte». Marylise Lebranchu «ne nous a pas caché que cette recherche institutionnelle serait très compliquée», a toutefois concédé le parlementaire. «Elle s’est engagée à y travailler et à garder le contact pour trouver une solution».
«Une vieille revendication»
La revendication d’une collectivité territoriale spécifique au Pays basque ne fait cependant pas l’unanimité parmi les élus. David Habib, député socialiste des Pyrénées-Atlantiques, y est résolument hostile. «Le Pays basque n’a pas une singularité insulaire comme la Corse», argumente-t-il. «Rien ne justifie que l’on crée un statut spécifique pour la partie occidentale du département. Je m’oppose à cette démarche qui fait ressusciter une vieille revendication d’un département Pays basque, enterrée par toutes les majorités de droite et de gauche depuis 1981», a conclu le député, patron de la puissante communauté de communes de Lacq, en Béarn.
De fait, dès la présidentielle de 1981, François Mitterrand s’était engagé à satisfaire cette revendication. La proposition 54 des fameuses 110 propositions prévoyait: «Un département du Pays basque sera créé». Mais, une fois élu, le président socialiste s’était bien gardé de respecter cette promesse de campagne.