Création d’une Chambre d’Agrilcuture du Pays Basque

Chambre d’Agriculture du Pays Basque


Un constat de blocage évident

Déjà avant la création de Batera, les agriculteurs-agricultrices locaux analysent la situation dans laquelle ils se voient obligé-e-s d’évoluer. Force est de remarquer que les spécificités du Pays Basque ne trouvent que peu d’écho au sein de la Chambre d’Agriculture des Pyrénées Atlantiques.

Cette dernière est bien éloignée des modestes exploitations du pays basque qui sont principalement situées en zone montagne. Pourtant, le secteur agricole joue un rôle primordial puisqu’il est « le premier employeur » du Pays Basque Nord à l’intérieur. Or, la chambre d’agriculture officielle ne remplit pas pleinement son rôle auprès des exploitants, c’est pourquoi les paysan-ne-s basques s’organisent entre eux pour créer et porter des outils afin de maintenir les petites exploitations. Ces initiatives sont nombreuses et efficaces (obtentions d’A.O.C., label IDOKI, accompagnement des productions biologique…).

Dans le même temps, la chambre d’agriculture paloise poursuit ses investissements en faveur d’une agriculture intensive. Il faut aussi ajouter à cette situation que le mode d’élection au sein de cette structure ne permet pas de faire élire des délégué-e-s, issu-e-s du Pays Basque, en nombre significatif au sein des instances institutionnelles et décisionnelles.

Ainsi, la voix du Pays Basque est constamment ignorée…


15 janvier 2005, de la parole aux actes

Le temps des observations passé, la revendication d’une Chambre d’Agriculture propre au Pays Basque apparaît comme une évidence. L’ensemble des signataires de la charte Batera réalisent l’importance d’un tel outil. C’est alors que le syndicat agricole ELB décide de le créer, au format associatif.

Mais cette institution parallèle n’est pas du goût de tou-te-s. Dès le mois de janvier, avant le dépôt des statuts, la préfecture menace d’entamer des poursuites contre la future association qui souhaite utiliser la dénomination « Chambre de développement agricole du Pays Basque ». C’est pourquoi, le 15 janvier 2005, l’assemblée générale ne retient que la partie en basque et crée alors Euskal Herriko Laborantxa Ganbara (EHLG).

Dès les semaines suivantes se mettra en place la contre offensive de l’Etat français qui était, jusque là, resté sourd face à cette revendication. Blocage de subventions, menaces auprès des élu-e-s, annulation de conventions… et enfin en 2008, dépôt de plainte du préfet contre EHLG.

En janvier 2009, le tribunal de Bayonne rejette la plainte préfectorale et relaxe l’association. Cette décision sera renouvelée en appel, à Pau, le 18 février 2010. Pendant tout ce temps, le soutien à EHLG ne cesse de s’élargir et dépasse largement le territoire du Pays Basque.

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2500 personnes devant le tribunal de Bayonne le 29/01/2009 pour soutenir EHLG et son président.

La situation actuelle

Aujourd’hui, EHLG poursuit son travail auprès des paysan-ne-s du Pays Basque Nord. Et même si quelques attaques sont encore à déplorer, la fin de la procédure judiciaire permet de travailler plus sereinement.

Mais si Laborantxa Ganbara est, sans nul doute, une structure efficace et nécessaire, on peut encore regretter le blocage de la France, qui refuse, encore aujourd’hui, d’accorder une Chambre d’Agriculture officielle alors même que sa nécessité a été maintes fois démontrée par les nombreuses actions de l’association Euskal Herriko Laborantxa Ganbara.


Site internet de la campagne de soutien à EHLG : www.ehlgdoitvivre.org

Site officiel de EHLG : www.ehlgbai.org

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